Avis des membres du CSE sur la situation économique et financière d’HSBC France


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HSBC France a terminé l’année 2019 sur un résultat avant impôt consolidé négatif de -22 M€ (après + 45 M€ en 2018, +219 M€ en 2017, +432 M€ en 2016, etc.), ceci malgré un contexte macro-économique général alors plutôt favorable, à l’exception de la situation des taux bas qui s’inscrit dans la durée. L’entreprise se trouvait donc dans une situation difficile pour affronter les effets de la crise sanitaire que nous connaissons en 2020.

Le résultat de l’année 2019 a ainsi été marqué par :

  • l’extension du périmètre de consolidation à de nouvelles succursales européenne (après la Grèce, l’Irlande et la Pologne en 2018, la Belgique, la République tchèque, l’Italie, les Pays Bas, l’Espagne, le Luxembourg et la Suède) qui construisent la quasi-totalité de la croissance du résultat avant impôt ajusté.
  • des effets de volatilité comptable ou des charges de restructurations en partie liées au Brexit. Certains de ces effets produisent des résultats favorables (la Pvif pour +85M€) mais la plupart pénalisent le résultat (la dépréciation des écarts d’acquisition de -169 M€, les charges de restructurations en France -31M€ et dans les succursales -14 M€, de nouveau les coûts du Brexit -47 M€, ITM -18 M€ la déqualification des macro-couvertures -19 M€, etc.)
  • et la progression des charges Groupe

Le CSE s’interroge en particulier de la charge de 31 M€ concernant des départs négociés en France, dont la moitié est imputable à des départs sur  GBM… Le CSE aurait souhaité connaître le nombre de salariés concerné notamment au regard du dernier plan de départ volontaire, qui pour 500 ETP avait mobilisé un budget de 55 M€. Un plan social aurait-il échappé aux représentants des salariés ?

Par ailleurs, le projet ITM désormais suspendu, représente en cumulé 283 M€ à fin 2019 (et affiche un budget total de 326 M€).

Concernant  les différentes lignes de  métiers de la banque si certains succès ont été enregistrés et méritent d’être relevés en revanche de gros sujets d’inquiétude viennent annihiler ces succès il en est ainsi pour :

  • RBWM, si nous pouvons nous réjouir d’une légère hausse du nombre de clients après 5 années d’érosion continue du portefeuille clientèle, il convient néanmoins de noter que l’attrition reste forte en particulier sur HSBC Connect, la production de crédit a surtout été le fruit des apports des courtiers (ce qui pénalise les revenus de la banque), la production de crédit à la consommation reste faible et le résultat net avant impôt hors Pvif reste négatif (-36 M€ contre -79 M€ en 2018) ;
  • CMB, pour la huitième année consécutive nous notons une érosion du portefeuille – 4620 clients. Il convient également de noter une production de crédit au plus bas en 2019 (depuis 2011), le résultat avant impôt est en nette baisse avec 109 M€ contre 145 M€. Un autre sujet de préoccupation pour 2020 est le nombre de PGE, le montant effectivement engagé et le taux de refus (élevé) qui interrogent quant à la stratégie et au positionnement d’HSBC France vis-à-vis de ses clients ;
  • GBM, l’activité de taux vanille, cœur du métier GM, où la France est le hub du groupe, a affiché à nouveau des revenus négatifs, le résultat avant impôt du métier est négatif -48 M€ (contre 18 M€ en 2018, au périmètre légal).

A cela s’ajoute un coût du risque en forte augmentation en 2019 à -128 M€ (hausse forte même en comparaison d’années moins « exceptionnelles » que 2018 où le coût du risque était positif). A noter trois gros dossiers entreprises qui ont pesé pour 102 M€ (un concernant GB et deux pour CMB). Cette situation nous interroge quant à la stratégie conduite depuis plusieurs années visant à favoriser les entreprises de grandes tailles. En effet tout événement contraire entraîne des risques lourds de conséquences pour la banque.

En résumé malgré la hausse du PNB obtenue par un investissement hors norme de l’ensemble des salariés, le résultat net avant impôts hors exceptionnels et hors international passe de 195 M€ en 2018 à 99 M€ en 2019 (contre plus de 470 M€ chaque année entre 2014 et 2017).

 

En conclusion, les membres du CSE s’associent au rapport de la Commission économique et tiennent à marquer leur préoccupation quant à l’avenir de l’entreprise et de ses salariés. Ainsi malgré des efforts importants consentis par le collectif salarié qui se traduisent par une dynamique commerciale dans un environnement contraint par les règles du groupe, les résultats 2019 n’ont pas été au rendez-vous et laissent peu de marges de manœuvre pour faire face à une année 2020 qui s’annonce particulièrement complexe et contrainte. Il convient de rappeler également  le contexte du déménagement du siège historique de la banque, le projet de vente des activités de banque de détail, ou de leur restructuration si la cession ne pouvait se réaliser, et de la stratégie annoncée par le Groupe HSBC d’une baisse, sur l’Europe, des RWA de 35% et une réduction des coûts de 25%…. Au regard des mauvais résultats de la France, nous nous interrogeons sur notre avenir et l’organisation d’un nouveau pôle européen qui pourrait s’articuler autour de HSBC Germany. En effet, l’annonce faite lundi 25 mai de la montée au capital à près de 100% de la filiale HSBC Germany est  présentée comme la démonstration de, selon les termes du communiqué, l’importance de l’Allemagne dans l’exécution de la stratégie Européenne du Groupe HSBC.   

 

 

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